Doublé « Fil à plomb » + « Ice is nice »
Jean était de retour en Haute Savoie pour le weekend dernier … et il avait faim ! Pas de raclette ni de tartiflette, mais de dénivelé positif dans du vertical ! Du coup le programme fut :
- J1 : Goulotte du Fil à plomb puis descente par le glacier de l’Envers du Plan puis Nuit au refuge du Requin.
- J2 : Sorenson-Eastman ou Ice is nice en fonction des conditions.
Samedi 7h45, on sort de la gare du Plan de l’Aiguille en se pressant et constatons qu’il n’y a personne dans l’approche de la goulotte. Trop bon ! Nous serons donc les premiers dans le Fil à plomb, ce qui est quelque chose d’appréciable, surtout quand les itinéraires sont très (trop ?) fréquentés. Ne voulant pas frustrer les plus motivés je laisse Jean, qui a toujours envie d’en découdre, faire la trace pour rejoindre le pied de la voie.
Le Fil à Plomb est une goulotte de 700m en face nord (1400m avec l’approche à ski) mais n’est pas aussi raide que son nom pourrait le suggérer. Il y a quelques longueurs en glace techniques – dont une longueur très belle – sinon ce sont plutôt des cours ressauts s’alternant avec des pentes de neige. Ce fut aussi pour nous l’occasion de se tester dans du grade IV/IV+ en glace avec les skis sur le dos.
Au pied de la rimaye nous sommes rejoints par une cordée « célèbre » de CamptoCamp, l’occasion de mettre des visages sur des pseudos et de tailler le bout de gras en s’équipant (Pour les plus curieux leurs photos dans le Linceul sont démentes.) Jean repart ensuite en corde tendue jusqu’au pied de la longueurs clef.
Au pied du crux (40m de placages en galce) c’est à mon tour d’y aller en tête. Jean propose de prendre mes skis pour m’alléger mais je préfère les garder sur le dos, « Ch’ui un bonhomme, moi ! » . Au final ça passera mieux que prévu, la longueur clef est en conditions correctes – et bien tracée – quoique certains placages rendent des sons de cloche par très rassurant. Les difficultés suivantes sont enchaînées et nous rejoignons le sommet à 15h, non sans avoir brassé (comme des chacals !) dans les pentes sommitales.
Le couloir de descente fut inskiable – grosse croûte qui casse sous les pieds et fait mal aux tibias (oui on est des chochottes 🙂 ) et la suite du Grand Envers fut de la neige trafollée et/ou regelée qui fait claquer les dents et descendre les chaussettes … plus de la survie que du ski.
Dimanche. Après 1h30 d’approche en ski nous nous retrouvons au pied de la rimaye ou une cordée guide-client fait demi tour. Ambiance ! Jean s’y colle, ça passe encore en rive droite, protégeable mais un peu tricky. Arrivés à la bifurcation et vu les placages très très fins de la première longueur de Sorenson nous changeons nos plans pour Ice is Nice. Les conditions de glace sont moyennement correctes : ça progresse bien mais ça protège mal (par endroit). Par contre l’ambiance montagne-face-nord y est, c’est encaissé, on ne voit pas le soleil de la journée et on se fait littéralement rincer la tronche par les spindrift tout au long de la voie. Au point même que les Gore Tex commençaient à s’imbiber !
Au final nous ne sortirons pas au sommet, les 2 dernières longueurs – en ascendance à gauche pour rejoindre la brèche – n’étant pas praticables avec énormément de neige posée sur des dalles sans glace.
Bravo les gars! Bel enchainement. A+.
Chapi.
Proverbe savoyard : « Il n’y a pas de mauvaise neige, que des mauvais skieurs «
Héhé …
Je soupçonne un(e) normand(e) d’être derrière ce commentaire anonyme 😉
non pas du tout…. »sans tartiflette tu mets plus longtemps à descendre »….car le gras double….
super ! les gars c’est magnifique
super Philippe et Jean
pense a remonter les chaussettes !
Merci Philou pour ce n ième bon moment en ta compagnie! Vivement l’aboutissement de prochains projets…
Dans le fil à plomb, pas question de perdre la face ni le nord !!
Ahurissant ce couloir qui porte bien son nom…
Super reportage, Philou !!