Endurance Trail des Templiers
L’endurance trail des Templiers c’est 105km et 4500m de dénivelé positif dans les magnifiques causses de la région de Millau. Mais l’édition 2012 c’était surtout plus de 100 kilomètres (en 17h30) de pluie, de brouillard et de boue 🙂
Si je devais résumer la course en un mot : « éprouvant ».
Départ à 4heure du matin, bonne ambiance au départ, bref … la patate ! 2 heures plus tard la pluie a commencé à tomber et les pieds sont trempés (d’ailleurs ils le seront jusqu’à la fin). Avec 300 coureurs devant moi les sentiers commencent rapidement à devenir très (trop) glissants.
7 heure du matin, on éteint la frontale et à ce moment là une petite pensée m’étreint : a l’heure ou je passerai la ligne d’arrivée (21h30) je serais de nouveau en train de courir avec :/
Km 50 ravitaillement : trempé intégralement depuis quelques kilomètres. La seule pensée du sketch de Dany Boon me fait sourire : « Le principe du Kway/GoreTex : Dehors t’es mouillé froid et à l’intérieur t’es mouillé chaud »
Par contre j’ai, étonnement, toujours la patate pour continuer. (Je change de montre. La mienne, Garmin 305, ne tient pas plus de 13h).
Km 60 : La course sur le plateau ne finit jamais j’ai THE coup de barre. Mal partout, marre de la boue (j’ai déjà enchainé quelques glissades), douleurs musculaires … les chemins pierreux sont devenus des torrents et toujours le bruit de la pluie sur la capuche. Craquage. Overdose de sucre. Je me pose 5 minute, mange mon jambon beurre et repart.
Km 80 – 14h de course – Trop la patate ! J’ai presque une heure d’avance par rapport au temps fait sur l’ultra trail du Vercors deux mois auparavant. Il reste un peu plus de 20 kilomètres, dur, mais je visualise la distance dans ma tête. Ca encourage !
Km 90 – Je suis au pied de la dernière difficulté : 500m de D+ , une descente et c’est la fin. Je ressors la frontale, finis mes pompottes et barres énergétiques.
La dernière descente fut épique, glissades dans la boue, coup de gueule contre le tracé, descente accrochée aux arbres et buissons … (Apparemment le parcours a été changé peu de temps après mon passage). La voie du speaker dans le micro redonne des forces et l’espérance de la ligne d’arrivée lâche toute l’adrénaline dans le corps pour les dernières centaines de mètre.
Finisher ! 17h30 de course (alors que j’avais prévu 20h) – Place 282 (750 partants et 200 abandons) . Mais quelle course ! Je n’ai pas profité du paysage ni pu prendre de photo, mon sac entier a pris l’eau, je suis semblable a un golem de boue. Deux mots me viennent à l’esprit lors de la remise du maillot : « Finisher » et « éprouvant ».
Au final je suis content d’y être allé … et d’avoir fini. C’était mon premier ultra de plus de 100 km et j’ai déchiré (comme disent les jeunes) mes statistiques personnelles. 100km à 6km/h de moyenne (alors qu’au Vercors, 2 mois avant, c’était 5.5km/h pour 86km). Plusieurs raisons :
- Il faisait froid et je suis un coureur temps froid
- J’ai couru avec un gars (François si tu me lis) pendant les 8 premières heures qui avait un bon rythme (il courait au cardio : 135 pulses)
- La météo donnait « la rage de finir »
- Le travail des techniques de course minimaliste (sur les plantes de pied) m’ont permis de cartonner dans les descentes (meilleur amorti, meilleur placement du pied, etc … )
- La nourriture en ultra trail c’est l’overdose du sucré. Tout est dans le jambon beurre du kilomètre 60 😉
Merci à ceux qui m’ont soutenu par SMS/mail. Merci à Luc pour la deuxième Garmin. Big Up à François.
héhé
Super course!
ca donne envie 🙂
Mais je savais pas que tu avais fait ça! Respect!
Mon frère Benjamin y était aussi, vous avez dû vous croiser (ou pas).
Ah ouais je viens de le trouver dans les résultats ! Par contre on a pas fait la même course, il a fait la course des templiers (72km) et j’étais sur l’endurance trail (105km).
Dommage qu’il pleuvait car les Causses est une région superbe !!
Bravo pour ta persévérance et ton endurance Philippe